France,  Hauts de France,  Nord-Pas-de-Calais

Balade gelée au bord de la mare à Goriaux

Samedi dernier, nous avons pris la route en direction de Lille pour y passer le week-end. N’étant pas pressés, nous avons choisi de prendre les « petites » routes pour traverser les départements de l’Aisne puis du Nord. Alors, à travers les vitres de la voiture, nous avons observé tour à tour les immenses étendues cultivées avant d’arriver en Thiérache et de découvrir son paysage de bocage, ses maisons en briques et ses églises fortifiées. Passage dans le parc naturel régional de l’Avesnois puis dans celui de Scarpe-Escaut après un petit arrêt déjeuner dans la ville de Valenciennes que je ne connaissais pas et qui m’a agréablement surprise. Mais loin de la ville, j’avais besoin d’aller prendre une bouffée d’air dans un endroit en pleine nature avant de filer passer la soirée à Lille. Et c’est à la mare à Goriaux que nous avons trouvé notre bonheur du jour.

La mare à Goriaux

Un mail, une invitation à Lille samedi, un changement de programme et nous voilà jeudi à regarder quel itinéraire prendre pour aller à Lille sans prendre l’autoroute. Il annonce un week-end froid mais ensoleillé, hors de question de ne pas en profiter. Je trace l’itinéraire envisagé avec mon doigt sur l’atlas de le route, à l’affut des petits coins de nature où l’on pourrait s’arrêter. Laon, Vervins, Avesnes-sur-Helpe. Je connais déjà tout cela et nous devons être avant 17h00 au stade de Villeneuve d’Ascq alors je continue jusqu’à Valenciennes. Tiens, et si nous nous arrêtions là pour déjeuner, il fait un peu froid pour un pique-nique. Ma copine Amélie me conseille de tester Côté Tartes, son adresse chouchou à Valenciennes. Je prend note et je continue mes recherches. Dans le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut je repère une forêt, celles de Raismes-Saint-Amand, et une étendue d’eau. Je file repérer le nom sur Google Maps et je découvre « la mare à goriaux ». Tiens, ça me dit quelque chose. Je creuse dans ma mémoire et me rappelle de l’article d’Alice qui y avait passé un joli dimanche d’été. Je continue un peu mes recherches en questionnant à droite à gauche. On me propose d’autres endroits mais moins sur le chemin. Je note tout et nous verrons en temps voulu.

Samedi, il est déjà tard quand nous prenons la route, la fatigue de la semaine aura eu raison de mon corps. Par tard j’entends plus de 10h, alors que je m’étais fixée un départ vers 9h. Peu importe, c’est le week-end et il fait beau. Avec le froid, j’espérais des paysages tout blancs mais il n’y a qu’en Thiérache du Nord que j’en découvrirais un peu. A Valenciennes, on se gare au hasard et on déambule dans les rues, un peu étonné de découvrir de grosses demeures du XVIIIe siècle après avoir vu pendant de longs kilomètres les briques rouges si typique du Nord. Attention, il y a aussi beaucoup de briques à Valenciennes, mais pas uniquement. Et ce n’est pas que industriel non plus. C’est même plutôt joli comme centre-ville, bien qu’un peu calme pour un samedi. On cherche Côté Tartes et par chance on y trouve une table pour deux. Adresse validée. On retourne à notre voiture et on se remet en chemin direction Lille. Le temps file et je n’ai pas envie de prendre le risque de ne pas pouvoir me balader si on s’éloigne trop du trajet. La première idée est donc retenue : direction la mare à Goriaux.

Comme souvent, on se gare pas du tout à l’endroit où l’on voit d’autres voitures et on finit par trouver quand même un parking qui ne paraît pas loin de la mare. Nous avons une grosse heure devant nous pour crapahuter. Baskets enfilées, appareil photo en bandoulière et mains au fond des gants, on s’enfonce dans la forêt. On grimpe sur un terril planté de bouleaux et on arrive sur une ancienne voie de chemin de fer où la nature est en train de réinvestir les lieux. On descend de l’autre côté du terril, au hasard d’un chemin en lacets en direction de ce qu’on pense être la mare. Gagné, on arrive sur un sentier qui longe cette dernière, complètement gelée.

Mes yeux pétillent. L’eau est complètement figée. Alors on s’amuse avec prudence. On lance quelques cailloux pour constater que tout est gelé. On écoute ce bruit si particulier quand un cailloux frappe la surface et résonne sous l’eau. Au loin on observe les canards et on patine un peu le long des berges. Pas très loin, je ne suis pas très téméraire. On marche, je cours pour le rattraper après de multiples arrêts photos. Je m’extasie du contraste entre le noir du sol et les blancs de la neige restante. La lumière diminue un peu, les contrastes se forment et mon sourire se fige lui aussi. J’adore ces moments.

 

 

Il est déjà temps de retourner à la voiture si on veut être à l’heure au match. On trouve un « presque sentier » qui remonte le terril alors on grimpe. Les derniers mètres nous donnent même un petit coup de chaud, ça grimpe ! Là, la vue sur la mare à goriaux est parfaite. Là, on se rend compte que quand même, elle est grande cette mare. Puis je glisse ma main dans la sienne et on retrouve notre chemin, sans réfléchir, tout simplement. Il est temps de rejoindre l’euphorie de la ville et du sport mais cette balade gelée m’aura ressourcée pour la semaine à venir, c’est certain.

 

Pour la petite histoire, la mare à Goriaux est un plan d’eau artificiel qui s’est créé suite à l’affaissement de terrain du secteur causé par la forte exploitation minière de la région au début du XXe siècle. La mare à goriaux est le regroupement de trois mares nommée mare à Goriaux en 1930 (qui signifie mare à cochons en patois mais je ne sais pas pourquoi). Ce qui est drôle c’est que quand on me dit mare j’imagine toujours un tout petit truc, plus petit qu’un étang. Vous aussi ? Et bien vous serez étonné d’apprendre que cette mare là, elle fait 90 hectares ! En revanche elle est très peu profonde, à peine 1m30.

 

Pour continuer la balade, je ne peux que vous conseiller les chouettes articles d’Alice qui a profité des derniers rayons de lumière du dimanche soir pour y retourner et Anaïs qui y a emmené un pain aux épices gourmand à souhait !

 

Et vous, quels ont été vos petits paradis glacés ces dernières semaines ?

 

 

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21 commentaires

  • Pauline

    Quelle belle balade … Et, je n’en démordrais jamais, la nature en hiver c’est vraiment magnifique ! Merci Julie pour cette parenthèse givrée qui me rappelle de bons et beaux souvenirs de l’hiver dans le Cantal 🙂

    • Julie

      Ah oui ? Je pensais que cela avait quand même givré un peu partout en France… Moi j’aime l’hiver que pour ce genre de chose (pas l’hiver des dernieres semaines ou il fait gris froid mais pas de blanc!

  • Mili - The Flying Dutchwoman

    Tu sais que tes photos n’aident vraiment pas à calmer mon envie de patiner sur les canaux ici (Taco m’a dit d’attendre que ça gèle, parait que c’est plus efficace… MAIS ÇA VEUT PAS GELER!!)
    Mais c’est tout joli quand même (tu crois que si je dis que je te déteste, il va se mettre à vraiment faire froid ici? Ça avait marché la dernière fois ^^)
    Mili – The Flying Dutchwoman Articles récents…Roadtrip in Scotland – Isles of Harris & LewisMy Profile

    • Julie

      Je ne veux pas te contrarier mais, je crois que pour le coup, Taco a raison ^^
      Rhoooo et tu crois que je ne te déteste pas avec tes longues plages désertes en Ecosse peut-être ? 😀

  • chloe

    Je préfère quand même l’été (la fille qui ça y est, sature totalement de l’hiver, du froid, et de tout ce qui va avec!)!

    Mais c’est chouette quand même de voir des gens comme toi qui l’apprécient et nous feraient presque changer d’avis <3

    • Julie

      Ahahah oui moi aussi je sature un peu, sauf pour ce genre de balade en fait ! Mais au quotidien, le gris le froid sans la montagne et la neige ça me gonfle un peu 😀

  • Cecile

    Quelle chouette balade j’adore me promener quand il fait froid mais que le soleil brille je trouve cela extremement ressourçant ça donne la pêche et puis côté photo cela donne des clichés magnifiques comme les tiens. Une belle parenthèse dans votre weekend.

  • Amélie

    C’est dingue de n’avoir JAMAIS entendu parler de cet endroit !
    Bouh ! Bouh ! Bouh ! Bon je remonte en mars, je sais pas si j’aurais le temps mais si je peux j’essayerai d’y faire un tour, voir ce petit coin de mes propres yeux (quand même). J’adore la photo du lac gelé avec les bulles <3

    • Julie

      Ahahah comme souvent (voir toujours) on connait bien mieux son lieu d’adoption que d’origine. Mais tu adorerais ! Enfin en tous cas à cette saison entre noir et blanc tu te serais éclatée !

  • Alice

    Qu’il est beau ce terril tout noir quand même !
    C’est drôle de reconnaitre les lieux et de découvrir d’autres chemins (il y’a une voie ferrée ?) grâce à votre petite excursion par cette fameuse Mare à Goriaux 🙂
    Il ne vous reste plus qu’à revenir cet été pour voir le même paysage tout vert (et avec un peu de pain d’épices d’Anaïs, je suis complétement d’accord :p ) ♡
    Bises Julie

    • Julie

      Oui il y a une ancienne voie ferrée sur le haut d’un terril c’est chouette 🙂
      allé, on se donne rdv au printemps ? 😀 Avec Anaïs et son pain d’épice, et Amélie pour lui faire découvrir son « chez elle » 😉

  • Charly

    J’ai aussi toujours été un peu fascinée par la nature en plein hivers, comme si le temps était arrêté, ou que tout fonctionnait au ralenti. Mon dernier coup de coeur a été la découverte du lac de Bethmale dans les Pyrénées. Le paysage était à couper le souffle !

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